« Consommer moins mais mieux » est une tendance qui s’applique également au secteur de la mode car aujourd’hui, les consommateurs tendent à changer leur mode de consommation vers des achats plus éthiques et durables ! Le mouvement de la Slow fashion est encore trop peu connu en France. Une majorité des français ne connaissent même pas le terme « Slow fashion ». Mais pourtant, une partie d’entre eux ont déjà limité leurs achats vestimentaires pour des raisons écologiques et/ou éthiques. Cette tendance va probablement s’étendre car de plus en plus de Français qui n’ont pas encore adopté la Slow fashion l’envisagent fortement !

Teresa Helbig, créatrice et fondatrice de la marque. (Photos Teresa: Noemi de la Peña)
Comment la Slow Fashion transforme l’industrie de la mode ?
Qu’est-ce que la Slow Fashion ?
La slow fashion est un concept opposé à la fast fashion qui fait partie du mouvement qui préconise une fabrication respectueuse de l’environnement, des animaux et des personnes qui travaillent sur la chaîne de production. En tant que telle, contrairement aux pratiques de la mode industrielle, la slow fashion implique les artisans locaux et l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement, dans le but de préserver l’artisanat et l’environnement et, en fin de compte, de fournir de la valeur aux consommateurs et aux producteurs.
La slow fashion est un moyen « d’identifier des solutions de mode durables, en élaborant de nouvelles stratégies de conception, de production, de consommation, d’utilisation et de réutilisation, qui émergent aux côtés du système de mode mondial et qui posent un défi potentiel ».
La slow fashion est une alternative à la fast fashion dans le sens où elle favorise un mode de vie et de consommation plus éthique et durable. Elle englobe toute la gamme des mouvements « durable », « éco », « vert » et « éthique ». Ce mouvement est un autre modèle économique qui vise à la fois à ralentir le consumérisme et à respecter l’environnement et l’éthique.
Les alternatives pour une mode éthique et responsable
Face aux conséquences environnementales et sociales de la fast fashion, nous pouvons agir ensemble pour faire diminuer les inégalités et contribuer à ce que la slow fashion devienne la norme. Pour cela, de nombreuses alternatives existent !
On peut choisir de consommer moins, mais mieux, en privilégiant des vêtements issus de la mode responsable. Cette démarche éthique peut concerner la conception (qualité, durabilité, réduction des déchets…), la production (respect des savoir-faire, bonnes conditions de travail, relations commerciales durables, planning tenable, fabrication locale…) mais aussi la consommation et l’utilisation (sensibilisation, entretien écologique, réparation, don…).
Certaines marques proposent des vêtements issus du commerce équitable (labels FairTrade International, WFTO), mais aussi fabriqués à partir de fibres biologiques (GOTS), dans des conditions éthiques (Fair Wear Foundation). Il peut s’agir d’une fabrication locale (comme Hopaal ou Loom) de systèmes de création collaborative et de précommande qui limitent la surconsommation (comme Ateliers Unes), de démarches « upcycling » (récupérer une matière ou un objet usagé pour créer un produit de qualité supérieure), de location de vêtements, et aussi bien sûr de seconde main !
La slow fashion, c’est également l’achat de vêtements vintage, la refonte de vieux vêtements, les achats auprès de petits producteurs, la fabrication de vêtements et d’accessoires à la maison et l’achat de vêtements qui durent plus longtemps, l’utilisation de matériaux durables. De nouvelles idées et innovations de produits redéfinissent constamment la Slow Fashion qui évoluent sans cesse ces derniers temps.
L’engagement des marques éthiques.
La démarche entreprise par la slow fashion est une démarche globale portant sur l’ensemble des aspects de la création vestimentaire : elle est humaine, en respect de l’ensemble des intervenants sur sa chaîne de valeur et de ses consommateurs, environnementale en essayant de réduire le plus possible son empreinte sur l’environnement mais également économique et sociale.
Changement des méthodes de production !
Adieux à la production de masse ! La slow fashion mise sur une production moins intensive. Les petites quantités sont ainsi privilégiées voire certaines marques proposent leurs collections en co-création et en pré-commande. Cela permet entre autres de maîtriser les coûts et de limiter l’empreinte environnementale.
Changement des lieux de production !
Idéalement les productions locales avec le made in France ou le made in Europe ! Ces lieux de production sont privilégiés pour réduire l’empreinte carbone, assurer des conditions de travail décentes et dynamiser l’économie locale, sans parler des savoir-faire à perpétuer ! Le made in Asia n’est pour autant pas non plus à bannir si ce choix est motivé par la recherche d’un savoir-faire particulier ou par la volonté de proposer un commerce équitable bénéficiant aux femmes par exemple ou à des artisans locaux.
Évolution dans le choix des matières !
Les matières naturelles comme le coton bio, le lin ou le chanvre, certaines matières artificielles c’est à dire transformées, telles que le Tencel (bois d’eucalyptus) ou le Micromodal (bois de hêtre) et bien sûr, les matières recyclées sont aujourd’hui utilisées par certains grands noms de la mode. Chaque matière est sélectionnée pour ses qualités intrinsèques, son impact sur l’environnement et sa durabilité.
La labellisation.
La slow fashion favorise des teintes et des cycles de transformation les plus respectueux de l’environnement mais aussi de la santé de l’homme. Certains labels valident ces process : label Oeko tex, GOTS pour ne citer qu’eux ! A titre d’exemple, la certification Oeko-Tex garantit l’absence (ou la très faible teneur) de substances indésirables tels que le formaldéhyde, les métaux lourds, les phénols chlorés, pesticides, les phtalates, les colorants cancérigènes… La liste peut être impressionnante !
Les marques qui s’engagent dans la slow fashion sont de plus en plus nombreuses. En août 2019, 32 géants du textile – parmi lesquels Adidas, Nike, Prada, Chanel, Gap ou H&M, ont signé un » fashion pact » visant à atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici à 2050 et à passer à 100 % d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030.
Le Saviez-vous ? Même le secteur du Luxe a décidé de s’y mettre ! Teresa Helbig, célèbre créatrice de mode Barcelonaise est une des pionnières dans l’univers Prêt-à-Couture, à avoir appliqué ce concept de Slow Fashion. La philosophie de Teresa Helbig repose sur 3 principes : I. Ne pas constituer pas de stocks. “Nous travaillons sur mesure et sur commande. Il ne reste jamais rien. Tout est réutilisé pour de nouvelles créations !” nous explique Teresa Helbig, fondatrice et designer de la marque. II. Assurer la qualité et définir la provenance exacte de toutes nos matières premières. Comme nous l’explique Teresa Helbig, “si nous ne trouvons pas exactement ce que nous cherchons alors nous créons le nôtre en atelier avec des matières premières contrôlées”. III. Concevoir des vêtements résistants au temps qui passe. “Au cours de nos 25 années d’activité, nous avons souvent vu des robes se transmettre de mère en fille et même de grand-mère en petite-fille, car notre style est intemporel et rejette les tendances absurdes. Teresa Helbig est circulaire ; nos robes ne sont jamais gaspillées. Ils sont transmis à la génération suivante ou retouchés pour une usure ultérieure.” La marque Teresa Helbig n’emploie que des talents locaux. Ces vêtements sont confectionnés par l’équipe des ateliers de Barcelone, ainsi que par des tisserands, brodeurs, artisans, bijoutiers, fleuristes qualifiés de la région… D’après Teresa Helbig, “Ce sont des relations mutuellement bénéfiques : nous apprenons tous, nous innovons tous, apportons des idées, tout le monde y gagne. Nos relations sont basées sur le respect, l’honnêteté, la clarté et la décence.” |
De nouvelles idées et innovations de produits redéfinissent de manière constante le secteur de la mode. Cette alternative durable et éco-responsable prône le respect de l’environnement, des conditions de travail et vise à ralentir le consumérisme. Effet de mode ou opportunité, la slow fashion s’inscrit maintenant comme un mouvement ayant bouleversé le secteur de la mode.

L’Atelier de Teresa Helbig. (Photos showroom: Marc Pairot)